lundi 19 octobre 2015

L'explosion des Fab Lab en France

Les ateliers de fabrication numérique se multiplient sur tout le territoire sous l'impulsion des élus et des passionnés.

Les Fab Lab, ces ateliers de fabrication numérique nés aux Etats-Unis, se multiplient dans l'hexagone. Au croisement de l'utopie libertaire et de la technologie, ces ateliers collaboratifs quasiment gratuits mettent à la disposition du public, mais aussi des entreprises et des start-up, des machines numériques pour fabriquer rapidement des objets et des prototypes. L'imprimante 3D y est reine au côté des fraiseuses numériques et des découpeuses laser. Les « makers » se forment en échangeant les compétences. Etudiants, ingénieurs, designers et futurs entrepreneurs « bidouillent » ensemble, convaincus, comme Neil Gershenfeld, professeur de physique au Massachusetts Institute of Technology et fondateur du concept en 2003 aux Etats-Unis, que « l'on peut fabriquer [presque] n'importe quoi avec le numérique ».

Une cinquantaine d'ateliers français et étrangers se sont réunis début mai au FabLab Festival à Toulouse, où Artilect, le premier laboratoire français labellisé MIT, a ouvert en 2009 (voir ci dessous). Dans une ancienne halle industrielle, on pouvait voir une volière de drones, une marionnette commandée par des servomoteurs, un procédé de construction simplifiée d'une carte électronique. La start-up toulousaine eMotion Tech a exposé ses imprimantes 3D à monter soi-même, à partir de 400 euros. Et le LabSud de Montpellier exposait son projecteur à réalité augmentée réalisé avec Diotasoft. Plus de 5.000 personnes ont fait le déplacement. Mais ce festival a été aussi l'occasion de montrer combien le concept peut être divers.

Loin du concept initial et de la charte du MIT qui impose l'ouverture des Fab Lab au grand public, une dizaine d'ateliers d'entreprises (Renault, Airbus, Safran, Air Liquide, Alcatel-Lucent, Systra, Dassault Systèmes, Bouygues, Freescale…) ont émergé car les industriels veulent accélérer l'innovation en s'ouvrant aux start-up du numérique. Tout le monde a en tête l'aventure d'Airbus avec l'opérateur de l'Internet des objets Sigfox. Même Leroy Merlin ouvrira avec l'américain TechShop, référence du Fab Lab privé, une halle technologique payante en région parisienne à l'automne !

Financé par des « business angels » dont Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon, l'atelier privé Usine IO à Paris propose depuis octobre des machines et des conseils aux créateurs de start-up pour passer du prototype à l'industrialisation. Les Fab Lab d'entreprises ont même créé en mars leur association, Fab & Co !

Un rapport publié en 2014 par la direction générale des entreprises intitulé « Etat des lieux et typologie des ateliers de fabrication numérique » estimait que 46 % des ateliers sont portés par des associations (46 %), contre 24 % par des entreprises privées et 17 % par des universités (17 %). Les puristes craignent que l'on s'éloigne du concept initial avec l'ouverture de Fab Lab commerciaux. 55 Fab Lab adhèrent à la charte du MIT qui impose l'ouverture au public et un niveau minimum d'équipement en matériel.

Extraits de l'article des Echos (http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/02167411389-la-folle-expansion-des-fab-lab-1119454.php)

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